SISU construit un écosystème pour la formation intégrée des talents diplomatiques chinois

2025-08-07

« Que faire face à une urgence médicale grave à l’étranger ? Comment évaluer correctement la situation et intervenir efficacement ? » C’est à ces questions qu’ont tenté de répondre des médecins de l’Hôpital populaire municipal de Chongqing, invités à intervenir dans le cadre du cours « Affaires consulaires et affaires des Chinois d’outre-mer » à SISU. Leur objectif : transmettre aux étudiants des compétences de gestion de crise et de secours médical d’urgence adaptées aux contextes internationaux, pour mieux les préparer aux missions consulaires de demain.

Ce cours incarne pleinement les efforts de SISU dans la mise en œuvre d’une pédagogie interdisciplinaire novatrice, inscrite dans le cadre d’une réforme interdisciplinaire des sciences humaines en Chine. Ces dernières années, l’université s’est alignée sur les priorités nationales en matière de diplomatie, en plaçant la collaboration au cœur de sa démarche. Elle a ainsi construit un « écosystème de formation des talents diplomatiques de la nouvelle ère », structuré autour de quatre axes : co-construction des cours, convergence des disciplines, intégration de la pratique et co-développement entre enseignants et étudiants. L’ensemble constitue une chaîne complète de formation tournée vers la formation des jeunes dotés à la fois de l’engagement patriotique, d’une vision internationale et de solides compétences opérationnelles en matière de protection consulaire.

Briser les frontières disciplinaires : un cours à la croisée des savoirs

« Ce cours ressemble à une véritable encyclopédie de la survie à l’étranger », témoigne Li Zishuo, diplômé 2022 en diplomatie et aujourd’hui président de l’Union des étudiants et chercheurs chinois en Inde. Cette polyvalence remarquable repose sur une refonte en profondeur de la méthode d’enseignement.

Résolument engagée dans la réforme des sciences humaines en Chine, la Faculté des relations internationales de SISU mise sur une formation interdisciplinaire pour forger des compétences transversales. Le programme s’articule autour de modules comme « Histoire et modernité », « Droit comparé » ou « Protection et secours », conçus et animés conjointement par des enseignants, diplomates, juristes, médecins et autres professionnels de terrain. Cette approche favorise l’articulation entre science politique, droit, médecine et linguistique, abolissant les clivages traditionnels entre les disciplines littéraires et scientifiques.


Formation aux savoirs de la protection consulaire – Photo : SISU

Dans le même temps, l’université s’appuie sur les technologies numériques pour transformer la transmission du savoir : cours hybrides, enseignement immersif, mise en situation réaliste. Grâce au module de simulation en réalité virtuelle « Je suis un petit consul », les étudiants endossent le rôle de diplomates confrontés à des crises – catastrophes naturelles, attaques terroristes – et transforment des clauses juridiques en réponses concrètes.

Cette pédagogie innovante, qui combine décloisonnement disciplinaire et outils immersifs, donne naissance à une nouvelle génération de talents hybrides, à la fois stratèges, praticiens et médiateurs interculturels.

Relier théorie et pratique : quand le campus s’ouvre sur le monde

« En touchant les vieux murs des anciens consulats étrangers à Chongqing, on croit entendre résonner les négociations d’autrefois », confie un étudiant lors d’une visite de terrain. Organisées par l’université, ces enquêtes historiques sur plus de 30 anciens sites consulaires permettent d’ancrer les apprentissages dans l’histoire diplomatique locale.

SISU transforme la salle de classe en un terrain d’expérimentation grandeur nature. En mêlant pensée politique, engagement citoyen et créativité, elle multiplie les formats d’apprentissage : concours de saynètes diplomatiques « La patrie derrière moi » basées sur de vrais cas de protection consulaire, compétitions académiques sur les études régionales, projets d’innovation entrepreneuriale… Chaque initiative vise à renforcer l’autonomie des étudiants et à faire de la théorie un levier d’action.

Enrichir les contenus : des cours ancrés dans la réalité du terrain

« Lors du tremblement de terre au Japon, les diplomates ont risqué leur vie pour secourir nos compatriotes. Ce jour-là, j’ai compris le vrai sens du mot “protection consulaire”. » Ce témoignage émouvant est celui de Xu Yuhong, ancienne chercheuse au Département consulaire du ministère des Affaires étrangères, qui intervient régulièrement à SISU pour illustrer les réalités du métier.

Dans un contexte d’ouverture internationale croissante et à la lumière de l’application du Règlement de la République populaire de Chine sur la protection et l’assistance consulaires, la sensibilisation à la sécurité extérieure devient un impératif.

Ces dernières années, SISU a convié plus de 30 diplomates – ayant participé à des évacuations au Yémen ou à des sauvetages de marins au Maroc – ainsi que plus de 20 témoins directs de situations critiques à l’étranger, comme des vols au Brésil ou des accidents en Australie. Ensemble, ils enrichissent les cours par des récits vécus et des analyses de cas.

Grâce à ces ressources, les enseignants et praticiens ont co-rédigé le premier manuel Affaires consulaires et affaires des Chinois d’outre-mer : études de cas et perspectives théoriques, accompagné de plus de 10 supports pédagogiques complémentaires, formant une base solide pour une formation contextualisée et rigoureuse.

Faire de l’évaluation un levier de croissance partagée

SISU a également fait évoluer son système d’évaluation pour renforcer l’efficacité pédagogique. L’université adopte une approche mixte : évaluation continue et finale, alternance entre formats théoriques et pratiques, présentiels et distanciels. Cette démarche favorise la progression conjointe des étudiants et de leurs enseignants.

Ces dernières années, les résultats sont probants : l’équipe pédagogique a publié plus de 10 articles de recherche, remporté un deuxième prix provincial en innovation pédagogique, et plusieurs enseignants ont été distingués lors de concours de didactique. En parallèle, plus de 60 interventions extérieures ont été organisées dans des écoles, administrations et entreprises internationales pour diffuser les savoirs en matière de protection consulaire. Près de 20 rapports stratégiques issus des travaux des enseignants et étudiants ont été adoptés par les ministères concernés.

Des pièces de sketch autour de la protection consulaire – Photo : SISU

Une trajectoire ascendante au service de la diplomatie chinoise

De la refonte des concepts pédagogiques à la consolidation des dispositifs pratiques, SISU trace une chaîne complète de formation des talents diplomatiques, fidèle à sa philosophie du « travail collectif ». Le cours « Affaires consulaires et affaires des Chinois d’outre-mer » est aujourd’hui reconnu comme cours d’élite à l’échelle provinciale, et figure parmi les enseignements phares intégrant les valeurs du patriotisme.

De nombreux diplômés travaillent désormais dans des institutions prestigieuses : ministère des Affaires étrangères, Centre Chine-ASEAN, Banque mondiale, Nations unies, entreprises internationales. Par leurs compétences et leur engagement, ils contribuent activement à la construction de l’initiative « la Ceinture et la Route » et à la communauté de destin pour l’humanité. (Traduction : Chen Fang)

(Source : gmv.cn, par Zhang Yufang, 30 juillet 2025 à 08h27)